Pour toi, la chose qui importe le plus dans la vie c'est :
faire plaisir à ceux que tu aimes
suivre tes propres rêves
réussir tout ce que tu entreprends
la réponse D

Où te vois-tu dans vingt ans :
divorcé(e) trois fois
à la campagne avec tes 72 chats
millionnaire
probablement mort

Tu es plutôt :
comédies romantiques
dessins animés
gros blockbusters
films d'horreur
je préfère lire des livres

Lorsque qu'on te parle de la fin du monde, tu penses :
à la mort
à ce que tu vas porter le jour J
à vivre ta vie au maximum
au film "2012"

A quel personnage de série t'identifies-tu le plus :
à Phoebe Buffay, de "Friends"
à Damon Salvatore, de "Vampire Diaries"
à Brooke Davis, de "One Tree Hill"
à Sheldon Cooper, de "The Big Bang Theory"
à Rachel Berry, de "Glee"
à Jake Rosati, de "Awkward"
à Bree Van de Kamp, de "Desperate Housewives"
à Charlie Harper, de "Two and a Half Men"

Si tu avais la possibilité de tout quitter et de repartir à zéro, où irais-tu vivre :
dans une grande métropole, comme Paris, New York ou Tokyo
dans un coin perdu à la campagne, au milieu des champs de blé
sur une île paradisiaque
pourquoi je voudrais quitter la vie que j'ai ?

Une ambiance paisible et bon enfant. Un ballon de football mal gonflé qui vole à toute vitesse vers lui. Il le rattrape habilement avec son pied gauche, et commence à jongler, les mains dans ses poches de jean. Il rit à une blague d’un de ses idiots d’amis et perd le ballon. Il court après alors que celui-ci continue son chemin sur la route. Roan ne regarde pas ni à droite ni à gauche pour voir si une voiture arrive et s’engage sur la route. Boum ! Il est percuté par une voiture. Il a mal. Très mal. Sa tête lui tourne. Le monde tourne autour de lui. Les gens crient. Les sirènes hurlent. Il voit sa vie défiler devant ses yeux. Ses amis de Dublin. Sa mère. Ses amis de Pittsburgh. Son père. Harold. Noah. Puis il n’entend plus rien. Le paysage devient flou. Tout le monde devient flou. Il ferme les yeux et s’endort.

Qu’est-ce qui se passe ? Il se sent lourd, tellement lourd. Il a même du mal à respirer. Il sent deux petits tuyaux extrêmement fins insérés dans son nez qui lui envoient de l’oxygène pour l’aider à respirer. Il veut ouvrir les yeux, mais rien n’a y faire. Ses paupières sont lourdes, affreusement lourdes. Il soupire. Mais soupire-t-il vraiment ? Il essaie de bouger son bras gauche pour enlever une mèche de devant ses yeux. Son bras ne lui répond pas. Son corps ne lui obéit plus. Il commence à paniquer. Où est-il ? Pourquoi il a l’impression d’être enchainé ? Que quelqu’un ouvre une fenêtre, il étouffe ! Pui soudainement il l’entend. Il entend ce bip qui irrégulier, qui s’excite et qui résonne dans ses oreilles. Il se calme petit à petit. Sa respiration se fait plus régulière. Le bip se calme et se fait plus régulier. Les battements de son cœur. Il est dans un hôpital. À cette réflexion, il se sent enfin capable d’ouvrir les yeux. Mais, étrangement, il n’en a plus envie. Il veut se redormir. Dormir. Encore. Rien qu’un tout petit. S’il vous plait. Mais rien n’a faire : il est bel et bien éveillé. Alors, dans un effort sûrement, il ordonne à ses yeux de s’ouvrir, et il voit enfin la lumière du jour qui l’aveugle.

Plus rien n’est pareil. Les rues ne sont plus pareilles. En quoi ? Vous me direz. En tous points. L’odeur n’est plus la même. Le bruit ne sonne plus pareil. Les couleurs, les gens ont changé. Il tourne, tourne, et tourne encore sur lui-même. C’est son quartier, et pourtant il ne le reconnaît pas. Trois semaines dans le coma. Une petite semaine de récupération à l’hôpital. Deux ans d’oublie le plus total. Deux petites années. Deux grandes années. Deux années pas si différentes des précédentes. Deux années pourtant si uniques. Jamais il n’aurait pensé qu’il serait si perdu en les oubliant. Il a le tournis, alors il s’assoit sur le palier de sa porte. Soudainement, il se sent comme un coquille vide. Il se sent comme une coquille que l’on aurait brisée. Il se sent vide et brisé. Il a envie de pleurer, mais il ne sait pas vraiment pourquoi. Les larmes coulent toute seule sur ses joues sans qu’il ne puisse rien y faire. Ca coule, ca coule, et ca coule encore. On dirait une fontaine. Les chutes du Niagara. Mais il n’a pas honte, parce que c’est le signe que rien ne sera plus jamais comme avant.

Roan était accoudé au comptoir du bar, avec une pinte de bière à moitié vide – excusez-moi de son pessimisme – devant lui. Légèrement bourré, il n’en était pas à son premier verre. Mais bon, il avait l’argent à perdre, le temps à perdre, personne à perdre, et rien n’a perdre. Et oui, il buvait seul. Oui, ce n’était pas joyeux. Mais qui êtes-vous pour juger ? La nuit tombait petit à petit sur Pittsburgh, et le jeune homme se sentait d’humeur mélancolique. Une fois n’est pas coutume. Il repensait à l’accident, la manière dont il vivait maintenant. Il se retournait ces scènes décisives encore et encore. Comme s’il voulait se torturer ou comme s’il avait manqué quelque chose de cruciale qui aurait fait toute la différence. Qui aurait fait en sorte que cela ne se déroule pas de cette manière. Il grogna, comme si trop réfléchir lui donner mal à la tête, et bu une autre grosse gorgée de sa Guinness – et oui, on reste Irlandais même en Amérique – vidant quasiment toute la pinte, ou du moins ce qu’il en restait, comme si se bourrer la gueule allait apporter des solutions à ses problèmes. L’amnésie influençait toute sa vie d’aujourd’hui. Deux mois qu’il se trouvait maintenant à Pittsburgh, et s’en allant loin de l’endroit où avait eu lieu l’accident, il aurait pensé qu’il retrouverait un climat serein, qu’il connaissait bien. Mais non. Que dalle. Cette pute avait même un control sur ses relations avec autrui. Harold… Oui, c’était le premier nom qui lui vint à l’esprit en pensant aux changements de comportements et de liens. Il avait toujours été un de ses meilleurs amis malgré le fait que ce dernier voulait clairement le mettre dans son lit. Mais depuis son retour à Pittsburgh, il le sentait tendu, carrément distant, et même parfois agressif. Il ne comprenait pas. Et alors que parfois il était très proche du blondinet, trop proche même. Toujours à ses côtés pour lui remonter le moral, ou tout simplement s’occuper de lui. Adoptant même, à la grande surprise de Roan, une attitude possessive. Ou en tout cas c’est comme de cette manière qu’il le ressentait. Peut-être qu’il se trompait, après tout. Il ne réalisait pas encore, mais lui-même s’était accroché à cette figure forte et stable – bien que bon, on ne puisse pas vraiment parler de stabilité lorsqu’on décrit le jeune Tornlace – et ne pouvait plus s’en passer. Il était son seul point de repère dans sa crise d’angoisse et d’amnésie. N’importe quoi. Vraiment. Il vida pour de bon sa pinte, lorsque la porte d’entrée du bar s’ouvrit, et que Roan se sentit rejoindre par une présence qu’il ne connaissait que trop bien, dans le bon sens du terme. « Alors, beau gosse, encore entrain de te morfondre ? » Il gloussa de bon cœur. Il adorait quand Noah parlait de cette manière. Cela sonnait tellement faux, et en même temps c’était tellement lui. Il se retourna vers son ami, qui avait lui aussi de magnifiques yeux bleus océans, et un sourire à en faire tomber plus d’une. « Tu m’accompagnes dans mon morfondage ? » Il leva la pinte vide pour accompagner ses paroles, avant d’appeler le serveur, poliment toujours il n’était pas un boularace, pour qu’il lui en serve une autre ainsi qu’à son ami. Ce dernier gloussa également devant l’attitude, malgré tout un brin comique, de son frère de cœur, avant de trinquer avec lui et boire quelques grosses gorgées. Il reposa brusquement sa pinte sur le comptoir, comme un vieil alcoolique, avant de le regarder droit dans les yeux, l’air soudainement très sérieux. « Tu sais, Taz, je comprends que ça soit très difficile. En tout cas j’imagine, car je ne suis jamais passé par là. Mais, tu ne peux pas, tu n’as pas le droit que de te rappeler des souvenirs malheureux. » Il n’avait rien dit de bien compliqué. Il n’avait rien dit de nouveau que Roan ne connaissait pas. Mais il avait eu besoin d’entendre ces mots dans la bouche de quelqu’un, car lui-même était incapable de les prononcer. Soudainement, il tilta. Quel abruti. Il avait eu tort. L’amnésie n’influençait pas toute sa vie. Il y avait bien une chose qu’elle n’avait pas réussi à lui prendre : ses amis. Les images heureuses défilèrent en un instant dans sa tête. Les sourires. Les rires. Les embrouilles, les pleurs puis les réconciliations. Les conneries. Les peurs de se faire choper. Les amours. Les emmerdes. La vie quoi.