Zephyr ouvrit les yeux, et les referma aussi sec. Bordel. Depuis quand la lumière était-elle aussi… lumineuse ? Un gémissement tout sauf viril s’échappa d’entre ses lèvres, et il se redressa, frottant ses yeux de ses poings comme un enfant. Ceci fait, il parvint enfin à rouvrir les paupières, affrontant avec courage la lumière du jour qui lui poignarda les rétines sans aucun remord. Génial, la journée commençait bien. La première chose qu’il chercha du regard une fois sa vision retrouvée à peu près correctement fut une bouteille d’eau. Sérieux, c’était le truc dont il rêvait le plus à l’instant. Sa victime trouvée, il dévissa le bouchon, et sans se méfier, porta la bouteille à sa bouche… avant de recracher élégamment le contenu sur le sol de sa chambre. Qui était le connard qui avait foutu de la vodka dans sa bouteille d’eau ? Le jeune homme se glissa dans la salle de bain, préférant la sûreté d’un robinet d’eau à moitié chaude à une bouteille désormais douteuse. Son besoin de boire autre chose que de l’alcool étant satisfait, il tenta de se rappeler ce qui s’était déroulé durant la soirée. En vain. Enfin si, il y avait quand même le moment où lui et cette fille cool de son cours de peinture avaient tenu la conversation aux roses du jardin de leur mère, et… Oh merde. Les roses.
Zephyr se précipita dans le couloir, jonché, comme il s’y attendait, de multiples roses d’un rouge éclatant. Zephyr s’appuya contre le mur, les yeux écarquillés. Sa mère allait les tuer. Puis, il haussa les épaules et se fit la réflexion que disposé ainsi, ce n’était pas si moche. Il ferait une photo pour montrer à sa mère, peut-être qu’elle apprécierait le geste. En plus, le couloir n’était pas trop ravagé, en dehors des feuilles, des roses et des branches qui « décoraient » les lieux. Et franchement, Zephyr trouvait ça sympa. Il fallait qu’il montre ça à Ash.
…
Ash. Où est-ce qu’il était foutu, celui-là ? Probablement dans son lit. Zephyr avait dormi dans le sien, après tout, bien qu’il ne se rappelle pas comment il y était retourné, ni comment il avait pu se souvenir d’où se trouvait un lit – il était déjà plutôt sidéré d’avoir eu la présence d’esprit de se rappeler de ce qu’était un lit. Zephyr cligna des yeux, avant de se rappeler qu’il cherchait Ash. Préférant ne pas jeter un œil à la maison avant de retrouver son frère, il ignora royalement les quelques voix qui raisonnaient en bas, préféra penser que ce qui était sur le sol était de la bière, et rejoignit finalement la chambre de son jumeau. Il y entra sans prêter grande attention à la porte, qui claqua brutalement en laissant raisonner un concert de sons plus ou moins agréables dans son esprit embrumé. Pu. Tain. Ca défonçait les oreilles. « Bordel, mec, ouvre pas la porte si fort ! » Zephyr fronça les sourcils. Depuis quand son frère parlait aussi fort ? Il secoua légèrement la tête avant de s’arrêter, constatant que ça n’arrangeait rien à la douleur sourde qui lui martelait l’arrière du crâne. « Je l’ai pas ouverte… Je l’ai fermée, » finit-il par articuler d’un ton pénible. Et finalement, Zephyr baissa les yeux pour examiner sa tenue. Et merde. Il observa son frère sans grande gêne, avant de pointer le doigt vers lui, vaguement. « C’est de la chantilly sur ton épaule ? » Le jeune homme s’interrompit pour examiner la pièce. Puis il s’approcha d’Ash, s’assit à côté de lui sans prendre la peine d’enlever son string – c’était donc ça, le truc gênant depuis tout à l’heure, et adressa un sourire faiblement narquois à son frère. « Bon anniversaire, bro. »